Londres, en Angleterre. C’est ici que Lloyd et Matthew vivaient. Officiellement, les deux jeunes hommes vivaient en colocation, pour les besoins du travail et pour mieux gérer la boutique. Officiellement colocataire donc, quand la porte est ouverte. Mais savez vous au moins ce qui s’y passe quand celle-ci est fermée ? Non ? Bien ! Donc on va se charger de vous le raconter.

Quand la porte de leur appartement était fermée, Matthew et Lloyd pouvaient enfin vivre pleinement comme ils le voulaient, sans se cacher du reste du monde. Sans être constamment sur le qui-vive, sans l’appréhension d’être surpris. Car lap lus grand peur de Lloyd, c’est qu’il soit surpris avec Matthew. Il l’apprécie énormément. Il l’aime même. Mais vue la conjoncture actuelle, rien que le fait d’être de sang-mêlé était déjà quelque d’assez mal perçu. Mais rajouter à cela sa bissexualité était de surcroit mal venu. Mal venu non, car Lloyd était a deux doigts de s’assumer au plan personnel. Mais il ne pouvait pas s’assumer pleinement aux yeux du monde, aux yeux de certaines personnes dont il voudrait pourtant pouvoir s’assumer. Il à mis dans la confidence ces parents concernant ce point la de sa personnalité s’il pouvait en dire ainsi. Mais jamais il n’oserait ramener quelqu’un à la maison, de peur de les mettre en péril. Il avait bien trop peur pour eux. Cela sous entend aussi que Lloyd, dans le fond, ne pourrait pas assumer ce qu’il est. Bien entendu qu’il l’assume, bien sûr qu’il aime Matthew. Mais ce qu’il rêve lui, c’est d’une époque future ou cela serait accepté sans gêne. S’assumer pleinement n’était donc pas à l’heure ni au goût du jour. A son grand regret.

Quoiqu’il en soit, Lloyd jugeait leur relation de purement platonique à l’heure actuelle, avec Matthew. En effet, le jeune homme n’avait pas encore été plus loin avec les hommes. Hormis des petites attentions telles que des câlins, des baisers quelque peu langoureux ou d’autres choses plus particulières telles que des repas en tête à tête entre autre. Mais les relations plus charnelles entres hommes, Lloyd n’avait jamais essayé. Et pour l’heure, ce n’était pas d’actualité. En effet, il se sentait beaucoup plus charnel avec les femmes. Quoiqu’il en soit, malgré ce fait, Lloyd était quelqu’un de très fidèle. Même s’il n’y avait rien de charnel avec Matthew, il n’irait aucunement voir ailleurs pour se satisfaire sur le plan du plaisir charnel.

La journée à la boutique avait été assez calme. Pas grand monde au travail, hormis peut être la visite de Corabelle. Matthew avait l’air d’être lui aussi déjà présent dans l’appartement. Son compagnon avait été libre aujourd’hui, comme Lloyd n’avait pas grand travail il donnait de temps en temps congé à Matt. C’est alors que le jeune homme se dirigea dans la partie salon et vit son cher et tendre. Il l’effleura pour aller s’asseoir prés de lui et lui lança un petit regard plutôt agréable. Il était irrémédiablement attiré par lui, par la personne qu’il était. Puis il débuta la conversation :

« La journée était d’un calme pas possible à la boutique. J’ai bien fait de te donner congé, j’ai eu quasiment personne. A part peut être Corabelle qui est passé me rendre visite. Elle aussi n’a pas grand travail, en même temps, sage femme, c’est au bon vouloir des bébés. »

Lloyd venait de se rendre compte qu’il venait de parler d’un sujet quelque peu sensible. Corabelle, sa meilleure amie, mais aussi son ex petite amie.

Matthew s’était levé seul ce matin et cela l’avait mis de mauvaise humeur. Il détestait se lever seul et encore plus quand il était de « congé forcé », il avait horreur de ça et se demandait toujours pour Lloyd faisait ça. Il n’aimait pas l’avoir loin de lui et encore moins de se sentir écarté de la sorte, pourquoi ne pouvait-il pas venir à la boutique, s’il y avait du monde il aurait eu de l’aide et sinon ils auraient tué le temps ensemble et non de manière séparée.

Il se sentait déjà assez oppressé de devoir cacher cet amour qui durait depuis un moment déjà. De ne pouvoir l’embrasser qu’une fois les portes fermées, loin de toute personne, il aurait voulu quelque part pouvoir assumer cet amour mais dans un autre sens, il en avait peur. Peur d’avouer ce qu’il ressentait, peur du regard des autres, peur qu’on lui enlève son tendre Lloyd. Il n’avait même pas oser le dire à ses propres parents, il n’avait pas envie d’être renié parce qu’il aimait. Et puis il n’était pas habitué à sa propre sexualité. En bref, la situation du jeune homme était déjà bien oppressante alors ce vide quand son amour n’était pas là lui semblait encore plus insupportable. Il aurait aimé pouvoir profiter de la présence même lointaine de cet être qui lui emplissait le cœur et dont le sourire lui faisait faire des bons. Tout en faisant un peu de ménage, Matthew remuait ces pensées, il ne cessait de se demander si c’était la bonne vie, de se poser la question quand à l’amour que Lloyd lui portait, tout ne cessait de tourner dans sa tête et puis il y avait son ex, Corabelle, qui revenait souvent dans les conversations, elle avait beaucoup compté pour le jeune homme et encore maintenant apparemment et cela faisait peur à Matthew, il ne disait pas que la femme était méchante ni quoique ce soit d’autre mais il n’aimait pas cette relation.

Il avait passé son temps à regarder les gens passer, les boutiques s’ouvrir et se fermer pensant à eux, ce qu’il vivait. Il passa le clair de son temps à ça en réalité, ses parents savaient que son colocataire était son patron mais s’ils se doutaient un seul instant qu’en plus il était son amant, ils ne seraient pas très contents parce que c’est quand même une relation assez dangereuse. Ils avaient déjà dit que ce n’était pas une bonne idée parce que s’il y avait une dispute entre eux en colocataire cela pourrait retomber sur lui au boulot et inversement mais alors plus... Il imaginait ce que dirait ses parents s’il avait dit que sa copine était sa patronne : « Non mais tu imagines et si jamais vous rompez ? Cela donnera quoi au boulot ? Et en plus au niveau logement ? Mon pauvre garçon, j’espère que tout ira bien. Enfin on est là mais ce n’est pas une bonne idée ». Dans un sens c’était logique

La journée touchait bientôt à sa fin et le brun s’ennuyait ferme, il alla s’allonger ou plutôt s’affaler dans le divan se disant que s’il s’endormait au moins le temps passerais moins vite. Il s’endormi un peu et se réveilla un peu lorsque la porte se fit entendre. Il entendit les pas qu’il reconnu et poussa un petit soupir en se redressant un peu. Lloyd l’effleura et vint s’assoir à coté de lui. Quoi pas de bisous ? Il se redressa un peu et entendit, ce qu’il interpréta, pour la raison de ce bonsoir amical après l’avoir laisser seule dans le lit et poussa un grognement.  

- Bonjour à toi aussi, je suis franchement heureux de te retrouver après un lit vide et d’avoir fait le petit homme parfait de ménage et de t’avoir laissé aller gagner de l’argent dans une boutique ou seule ton ex vient faire un tour tellement personne ne vient.

Les dernières paroles de son « homme » l’avaient profondément choqué et réveillé. Pas de bonjour et les premières paroles étaient pour son ex.  

En rentrant après une journée de travail à la boutique, Lloyd pensait qu’il passerait une agréable soirée avec Matthew. Mais ceci n’allait pas être le cas, car la soirée allait tourner au jus de boudin. D’un certain côté, il était vrai que le comportement de Lloyd était assez déplorable à l’heure actuelle. Etre séparé de Matthew toute la journée n’était pas des plus réjouissants, mais pourquoi se piétiner dessus alors qu’il y avait du travail pour une seule personne. Le jeune homme était pourtant de bon entrain quand il avait passé le pas de la porte. Hélas, il faudrait de nouveau affronter une petite dispute de couple. Cela était monnaie courante depuis que les deux jeunes hommes étaient ensemble. Mais dans le fond, malgré les petites crises qu’ils traversaient, en tut cas pour Lloyd, il était trop accro à son compagnon.

Mais il fallait avouer que Lloyd n’était pas très élégant quand il parlait à Matthew de Corabelle, son ex petite amie du temps où il était étudiant à Poudlard. Ces deux la, malgré leur relation assez houleuse qui n’avait duré que quelques mois, ils avaient gardés une certaine complicité comme qui dirait… fusionnelle. Le jeune homme avait donc toujours l’indélicatesse de l’évoquer devant Matthew, ce qui avait tendance à l’exaspérer. Il fallait vraiment que Lloyd sache tenir un peu sa langue parfois, cela lui vaudrait d’éviter certaines situation délicates comme celles-ci par exemple. Il l’aimait Matthew. Il y tenait énormément, mais c’est vrai que Lloyd n’était pas tres significatif envers lui au niveau des sentiments. Il n’était pas vraiment tres démonstratif non plus. Comme s’il fuyait les câlins, les baisers, les gestes doux. Une mise au point allait donc une nouvelle fois devoir être exposée entre nos deux tourtereaux. Cela promettait d’être quelque peu houleux, comme ils en avaient l’habitude.

« Mon ex, pourquoi la vois tu uniquement comme mon ex petite amie ? Je consens que nous ayons eu une relation. Mais ca remonte déjà à plus de huit ans, j’étais encore à Poudlard !!
En effet, on se voit encore tres régulièrement. Pourquoi ? Car malgré notre houleuse relation, nous sommes restés tres bon amis. Donc tu n’as guère de soucis à te faire avec elle. C’est purement et simplement une amie. Ca n’a pas marché des années en arrière pour nous et crois moi, même si on remettait le ouvert aujourd’hui, cela ne remarcherais pas. Donc si c’est possible pour toi, j’aimerais juste que tu la vois comme une amie et comme rien d’autre… qu’une amie. »

Après cette petite mais finalement pas si brève explication sur le statut de la jeune femme qu’était Corabelle pour Lloyd, il se l’avoua lui-même. Il n’était pas le plus délicat des petits amis à parler de sa meilleure amie qui était en effet son ex petite amie. Il avait lui aussi des efforts à faire et ca, il était prêt à l’admettre.

« Je reconnais que ce soir en rentrant, j’aurais pu faire plus amplement attention à toi. Je pense que les mots comme excuse moi et je t’aime ne te suffirons pas pour me pardonner et tout oublier. Mais je vais te le dire sincèrement … Je t’aime et c’est uniquement toi que j’aime. »

Et voilà au lieu de demander pardon, de s’inquiéter pour lui, de sa journée en échange il s’énervait sur le fait que Corabelle n’était que son ex, il émettait l’hypothèse qu’ils se remettent ensemble… ajoutant que c’était clair que ce ne marcherait pas. Alors quoi ? Il préférait cette poupée à lui ? Il lui demandait de ne pas la voir comme une menace après ce qu’il venait de dire ? Lloyd le prenait-il pour un idiot ou quoi ? Et le pire, c’est que ces mots s’enfonçaient comme des poignards dans le cœur de notre amoureux incertain, il avait tellement peur de le perdre et le fabriquant semblait laisser entendre que si la relation avec la femme serait possible, il retournerait avec ? Triste et en colère, il se releva pour aller se mettre en face de la fenêtre, si les larmes venaient à couler, elle ne se verrait pas et sa faiblesse ne serait pas vue.

Il aurait encore accepté qu’il parle de Corabelle par la suite, passant sur le fait qu’il se soit réveillé par le froid de l’absence. Mais il avait fallu que les premiers mots de Lloyd soit pour cette femme. Pas de « Comment c’est passé ta journée ? », pas de « Comment tu vas ? », pas de bonjour, pas de baiser, pas d’un moment de tendresse, il n’avait même pas remarqué que la vaisselle avait été faite, ni les poussières, ni un coup de balai, ni du rangé, il n’avait pas vu le linge fait… rien de ce qu’il avait fait en sommes, il aurait encore pu passer au dessus de cela mais non, il avait fallu qu’il parle d’elle… après tout ce manque de regard. Matthew ne savait s’il devait être en colère ou avoir mal, il ne savait pas comment il devait réagir, le pire c’est que son amant ne semblait se rendre compte de ce qu’il venait de faire, il ne fit que lui dire qu’il l’aimait et qu’il aurait du faire plus attention à lui. C’était beau tout ça mais rien ne marquait, l’idée qu’il pourrait réellement faire plus attention à lui, il eu un haussement d’épaule et un ricanement, finalement cela lui faisait peur et cette peur le mettait en colère. Il ne put s’empêcher de revenir sur les paroles de Lloyd sans pour autant se retourner mais sa voix était devenue froide, glaciale, signe de sa colère.

- Tu veux que je fasse comme si rien ne s’était passé mais tu restes collé à elle, quand elle est dans les environs et je n’existe plus. Pire encore, tu viens de me sortir la probabilité que si vous ressortiez ensemble cela ne marche pas. Je dois le prendre comment ? S’il y avait une chance que cela marche tu serais retourné avec elle ? Tu te rends compte au moins de ce que tu me dis Lloyd ? Sinon c’est que c’est encore pire et que tu te voile la face. Et aujourd’hui est encore la preuve que je n’existe plus quand tu l’as vu, tu es rentré pas un bisou, tu n’as même pas demandé comment a été ma journée, non la tienne de journée forcément tu as vu Corabelle, tu n’as pas remarqué le ménage que j’ai fait.

C’était en fait ce qui l’exaspérait le plus dans l’histoire. Et le pire c’est qu’il osait dire que ce n’était qu’une amie et qu’il l’aimait mais il l’oubliait carrément. En fait c’était comme s’il parlait à un animal ou même on lui parlait à lui. Non en fait à un mur ou si on envoyait un message à quelqu’un… Il avait beaucoup de mal à la supporter. Toujours en regardant par la fenêtre, il continua froid.

- Le pire c’est que tu me dis que j’ai quelques choses contre elle. Mais c’est plutôt contre ton attitude que tu as quand tu l’as vu. Et tu réagis en plus comme si c’était moi l’obtus dans l’histoire, tu ne te remets pas en question. Je suis quoi pour toi ? Malgré tes questions j’ai l’impression d’être ta chose. Tu me laisse dans un lit seul et froid, tu t’en vas travailler me forçant à faire la femme de ménage. Alors que j’aurais pu profiter d’être avec toi, pour te parler, ne pas être seul, tu reviens tout joyeux et première phrase que tu sors c’est à propos d’elle ? Je dois le prendre avec un sourire peut-être.

Il ne se retournait pas et sentait des perles de larmes sur le coin de ses yeux, la peine se mêlait à la colère. Quand Lloyd comprendrait-il comment il agissait avec lui ? D’accord c’était une relation secrète mais ce n’était pas une raison pour l’évincer de sa vie.

La tension entre le couple montait au fur et à mesure que la dispute s’enchainait. C’est non sans dire que Lloyd avait encore été très maladroit, comme à son habitude. Il avait un don. Un don pour placer certaines personnes ou choses sur le tas alors qu’il faut mieux les éviter. Les disputes, en ce moment ils en connaissaient un bon nombre, au point ou Lloyd commençait à se poser des questions sur lui, sur eux, sur leur avenir. Matt, il en était accro. Mais il n’arrivait pas à lui montrer. Il avait du mal avec les sentiments. Cela ne date pas de maintenant malheureusement. Depuis Poudlard ou il avait conscience de sa bissexualité, il n’avait de cesse de vouloir resté caché, ou du moins ne pas montrer certaines choses qui faisait sa personnalité. Quand il était encore étudiant, c’était un gamin très retiré, presque effacé d’un groupe, surtout quand il arrivait à s’insérer dans un groupe, ce qui était bien rare. Il pouvait se morfondre en excuses, mais accepterait-il ces excuses ? Il n’en était pas moins certain que cela faisait donc l‘ombre d’un doute. Il avait envie de remonter le temps, de recommencer cette scène comme si c’était un film qu’on tournait. Malheureusement, même avec toute la magie du monde, même la meilleure, cela n’était pas réalisable. Ce qui était paradoxal dans cette situation, c’est que Lloyd avait crée ce conflit, or, il détestait plus qu’au monde les conflits. Il s’en rongeait les doigts, même pire ! Il se les mordait !

Puis dans cet élan de remords, il vit Matthew lui tourner le dos pour faire face à la fenêtre. Lloyd n’aimait pas cela, car par sa faute il venait de blesser son meilleur ami, son amant, son cher et tendre. Généralement, quand le jeune homme lui faisait dos, c’était pour une raison. Lloyd manquait d’attention envers Matthew, mais il savait au fond de lui quand celui-ci voulait cacher sa peine. L’ambiance était donc pesante. Lloyd n’osait plus en placer une, mais c’était lui qui avait causé ceci, il fallait qu’il résolve donc le problème.

« Je l’admets, oui je l’admets que mon attitude change radicalement en sa présence. Nous avons eu un passé commun, mais ce passé nous a lié d’une certaine manière. Maintenant c’est différent. Différent car je t’ai toi. Tu vas me dire que je suis beau parleur, mais ce que je dis, c’est des plus sincères. J’ai toujours eu du mal à déballer mes sentiments. Depuis quand ? Depuis que j’ai découvert ma bissexualité en troisième ou quatrième année, au temps de Poudlard. Je reconnais et je suis le premier à le dire, je suis comme un déficient émotionnel. J’ai vraiment du mal à déballer mes sentiments, mais les je t’aime d’il y à quelques instants était véridiques. Crois moi aussi, j’ai bien remarqué tout le travail que tu as fourni à la maison, je ne l’ai pas relevé, excuse moi de ne pas l’avoir clamé haut et fort. Mais ce n’est pas parce que je t’ai dit qu’il n’y avait pas de travail à la boutique que tu devais impérativement rester à la maison faire le ménage. Je ne t’ai pas empêché de sortir. J’ai l’impression de passer pour un tortionnaire. »

On aurait pu interpréter les propos de Lloyd comme s’il était la victime, mais loin de la. Il ne voulait certainement pas faire croire cela à Matthew, loin de la. Mais il était vrai que Lloyd avait ses torts. Il ne pensait pas non plus que cela dérangeait ni déstabilisait tant Matt de se retrouver seul à la maison. Il avait honte de ne pas avoir remarqué qu’il se sentait évincé. Lloyd se rapprocha de Matt et tenta une approche plus affective, plus sentimentale. Il le prit par la taille en restant derrière lui.

« Mais sur certaines choses que tu viens de me dire, je n’avais pas remarqué que cela te dérangeait et j’en aie honte. Je tenais vraiment à m’en excuser. T’avoir imposé ces congés alors que cela ne t’enchantait guère. J’ai beau être ton patron, je suis avant tout celui qui partage ta vie et qui t’aime malgré le fait que je ne le montre que très peu. Boulot ou pas boulot, dès demain, tu reviens à la boutique, ou j’ai même une autre proposition en tête. Et si demain je fermais la boutique pour t’accorder … toute ma journée ? Je tiens vraiment à me faire pardonner, car je tiens énormément à toi. Je tiens tellement à toi que je prends sur moi pour tenter d’être plus démonstratif. »

Lloyd voulait même tenter une note d’humour, humour si particulier qu’il avait. « Puis écoute, si tu étais simplement Ma Chose, je t’aurais depuis longtemps encadré et accroché au mur ! » , dit-il en souriant. En espérant que cela ne soit pas de trop.

Il l’entendait encore lui dire qu’il l’aimait, qu’il l’avait et que rien n’était plus pareil depuis qu’il l’avait rencontré. Matthew avait du mal à le croire par moment surtout comme des instants pareils. Il l’entendit encore parler mais n’écoutait pas vraiment. Il était parti dans ses pensées. Tentant de rassembler ses émotions, de se reprendre visiblement Lloyd s’en voulait. Peut-être avait-il réagit impulsivement ? Il ne savait pas trop ce qu’il devait penser en se moment. Bon d’accord, lui aussi était un handicapé émotionnel mais ça il ne se le reconnaîtrait jamais et encore moins à haute voix. Bon Ok, comment on peut «encore moins » avouer quelques choses qu’on ne veut pas déjà voir en face ? Faut pas chercher… Bref, il se demandait au final, s'il n’avait pas fait une montagne d’un petit rien du tout jusqu’à ce qui lui servait de petit ami lui disait qu’il avait l’impression de passer pour le tortionnaire. Preuve encore qu’il ne comprenait pas ce qu’il venait de dire. Il serra les poings, ce mec était stupide ou il le faisait exprès ? Non, il ne pouvait pas être si stupide ! Il devait le faire exprès, ce n’est pas possible autrement… Mais pourquoi il faisait ça ? Pour le faire souffrir ? Pour rire ? Ou une excuse qu’il ne connaissait pas… Il ne savait pas trop quoi penser. Il voulait juste lui faire comprendre son point de vue, lui expliquer pourquoi il s’était emporté de la sorte et l’autre tentait de faire quoi au juste ? Qu’il s’excuse ? Qu’il ait pitié ? Qu’il sente malheureux ? Non mais cela ne marcherais pas…

- Non mais tu te rends compte ? Je tente de t’expliquer ce que je ressens et tu me sors que je te fais passer pour un tortionnaire !  Tu le fais vraiment exprès ? Tu ne peux pas être aussi con ! Je n’arrive pas à y croire ! Franchement tu me prends pour qui ? Je ne suis en aucun cas ta petite femme de ménage ! Tu ne relève même pas… comme si c’était normal ! Je veux bien encore accepter de jouer les petites fées du logis de temps en temps, pour t’aider mais à ce que je sache, je ne suis pas payé pour ce genre de travail !

Il senti le jeune homme se coller à lui par derrière et fit un sursaut. Il se détacha de ses bras et s’en alla presque en courant. Il n’arrivait pas à s’y faire, surtout après une dispute, il avait bien trop peur que ça tourne dans un sens qu’il ne voulait pas du tout. Il se fichait sur le moment que son ami lui en veuille, d’ailleurs s’il n’avait pas encore compris, il était plus stupide qu’il n’y pensait. Il savait bien qu’un jour il devrait tenter de faire quelque chose pour arrêter de sursauter et de faire des bons quand on venait l’enlacer par derrière. Il s’apprêtait à continuer son discours quand il fut arrêté par les paroles de son amant qui s’excusait, enfin !, de son attitude et de prendre sa journée avec lui. Il se radoucit et ses épaules se relâchèrent un peu et il eu une ombre de sourire. Finalement peut-être que la dispute ne durerais pas plus, parce qu’au fond, il n’aimait pas ça. Il se dirigea vers Lloyd prêt à venir réclamer un baiser et faire quelque chose qui ressemblerait à des excuses et puis tout fut de nouveau tout gâcher par une phrase que Matthew pris très mal, d’ailleurs, il n’était pas sur de savoir lui-même pourquoi… Oui, il vaut mieux éviter de chercher à comprendre les sautes d’humeur du brun.

- Mais t’es vraiment con ma parole ? Ou tu le fais exprès ? Tu ne sais pas t’empêcher de tout gâcher avec tes phrases à la con ! Tu ne sais pas fermer ta gueule un peu ? Ou je devrais te la coudre ? Pendant une fraction de seconde, j’ai cru que tu étais sincère, que tu ne me prenais pas pour un con et que tu allais sincèrement faire un effort ! La belle preuve tiens ! Même pas quelques secondes après ta jolie résolution, tu l’abandonne ! T’es vraiment un ballon cassé… On gonfle et « Bam » il te pète en plein visage ! A chaque fois j’me fais avoir en plus ! Et moi j’suis trop con ! J’suis le camé de service ! C’est magnifique ! Tu sais quoi ? En fait, t’est vraiment le remède !

Quand il avait parlé de cet accessoire de fête, le ballon, il avait tapé dans ses mains pour surprendre son interlocuteur, comme pour insister sur le fait qu’il explose. Bon après, à savoir si Lloyd comprendrais de quoi il parlait. L’assistant se sentait vraiment bête à ce moment là et pris pour ce qu’il était dans un certain sens. Il avait voulu écouter et un peu croire à ce que l’homme qu’il aimait mais cette comparaison avec un objet, l’avait fait exploser… oui, ça fait jeu de mot pourri, mais c’est surtout aussi le possessif, en fait, quelques part au fond de lui, il aurait espéré que l’autre lui dise qu’il lui appartiennent et inversement… mais si au final, comme une fille, il se serait emporté parce qu’il « n’était pas une choses et qu’il n’appartenait qu’à lui et qu’il voulait faire ce qu’il voulait comme il l’entendrais ». Peut-être qu’au final Matthew était une femme dans un corps d’homme, cela expliquerais peut-être beaucoup.

Encore. Encore et toujours ce problème qu’avait Lloyd. Lorsqu’il sortait des propos plus que sincères, il fallait qu’il gâche tout par des conneries à trois gallions six noises. Gâcher, tout gâcher, c’était aussi son don si particulier. A croire qu’il ratait tout sans sa vie personnelle. Pourtant Matthew était la plus belle chose qu’il avait dans sa vie, pourquoi il faisait le con à tout gâcher. Lloyd commençait fermement à croire Matthew. Il devait être « vraiment con ». S’excuser encore une fois ne serait-il pas de trop ? Il s’était mis dans de beaux draps. Comme il le disait si bien, il faisait un bel handicapé sentimental. En plus de cela, il se sentit quelque peu vexé d’être repoussé par Matthew. Mais ce n’étais pas Lloyd qui était à plaindre, puis que les soucis venais de lui. Il allait apprendre à se taire et ne relèverais pas ce petit détails sous peine d’aggraver leur problèmes. Puis il évoquait le fait que Matt le fasse passer pour un tortionnaire. Lloyd n’avais pas dit cela dans ce sens là, mais dans un autre cas de figure. Il tâcha donc de rectifier le tir :

«  Tortionnaire, j’ai pas dit ça dans le sens là. J’ai dit que d’après les propos que tu m’as dis concernant ton ressenti vis-à-vis de nous, j’avais moi l’impression de passer pour un tortionnaire. Je ne voulais pas que tu m’accuse d’être tortionnaire au contraire, c’est que en t’écoutant, j’ai l’impression de l’être. Je m’accuse moi-même … »

Chose rectifiée, du moins Lloyd l’espérait pour ce point de vue la. Mais il pensait avoir été clair dans ses excuses pourtant. Il aurait du réfléchir et mieux s’y prendre dans ces propos. Il était vrai que Lloyd avait du mal à être clair dans ce qu’il disait.

«  Je pense que je n’ai pas été clair dans mes excuses, ni dans mes explications. Premièrement, tu n’es pas ma femme de ménage, je ne t’ai jamais demandé d’être un ‘’homme au foyer’’. Je reconnais mes torts sur le fait que je n’ai pas relevé tout le travail que tu as fait, oui j’ai eu tort, j’ai eu tort, j’ai eu tort … Allez je répète une dernière fois, j’ai eu tort ne de pas relever. »

Puis pour en revenir à sa fameuse blague pas très fameuse en effet sur le fait que Matt pensais être la chose de Lloyd, le jeune homme n’avait pas été tres délicat. Son humour était tres spécial, il le jugeait même ingrat. Pourquoi l’avait-il fait alors cette blague ? Parce qu’il ne peut s’empêcher de sortir des bourdes, a chaque fois qu’il ouvre la bouche c’est soit pour être trop sérieux, soit pour sortir des âneries pas possibles.

« J’ai été con, oui je suis le con de service. Mon humour ingrat à encore frappé. C’est plus fort que moi et c’est sorti tout seul. Donc je suis vraiment déficient sur mon humour aussi. J’espérais détente l’atmosphère, j’ai foiré mon coup, donc encore une fois je m’en excuse. »

Mais Lloyd commençait aussi à bouillonner et il sentait qu’il pourrait venir vraiment très méchant si la situation ne redevenait pas moins critique. Et être méchant, il ne le voulait pas. Il ne voulait pas perdre Matthew car il l’aimait trop. Le perdre serait comme la fin du monde pour lui. Autant mettre fin à la vie si cela devait arriver…

« Ecoute, ça tourne vraiment trop au vinaigre par ma faute, je préfère partir deux trois jours chez Mémé Irving… tu sauras ou me trouver. Ma proposition tient toujours par contre ! Sache-le … »


Lloyd prit son manteau, et se dirigea vers la porte. Avant de l’ouvrir il lui dit :

« Tu me manques déjà, si je devais te perdre, autant ne plus vivre … »

Puis il parti sur le palier, en rejoignant doucement les escaliers, comme s’il cherchait à se faire désirer, se faire pardonner. Mais au fond de lui, il savait qu’il avait trop joué avec le feu. Il allait donc chez sa grand-mère dont il était très proche.

Matthew commençait à avoir la tête qui tournait, mentalement, pas physiquement, il ne savait même plus pourquoi il lui en voulait… enfin si encore un peu, pour l’accueil… mais Lloyd avait l’air vraiment mal, il semblait s’en vouloir. Et finalement notre brun se demandait s’il n’avait pas mal compris, interprété ce qu’il avait dit… Peut-être aurait-il du se montrer plus patient ? Non, il ne pouvait pas se laisser traiter comme un meuble et laisser passer l’autre avant… Ce n’était pas contre elle qu’il en avait et il avait parfois l’impression que son amant ne le comprenait pas.  Et puis il n’était pas transparent et méritait qu’on le regarde non ? Et puis, il ne voulait pas non plus d’un couple qui ne se regarde plus ou la routine s’est installée. Il ne voulait pas voir des couples qu’il avait souvent vu faire. Il se sentait mal dans un sens parce qu’il avait commencé cette dispute mais dans l’autre sens il se disait qu’il ne devait pas se laisser faire et se laisser marcher sur les pieds. Il ne demandait pas que le noir lui saute dessus, non ça il n’aimerait pas mais qu’il l’embrasse et le serre dans ses bras…

Il se demandait parfois s’il n’en demandait pas trop, s’il n’en attendait pas trop de ce couple qui devait se cacher. S’il n’attendait pas trop de ce qui lui servait d’amoureux, peut-être qu’il devrait se contenter de ce qu’il a. Il ne savait pas trop que faire au final. De nouveau, il se sentait fatigué, il avait besoin de se reposer et de sa chaleur. Il avait déjà passé la journée à se poser des questions, se torturer l’esprit, il n’arrivait à faire que ça … peut-être que c’était lui qui avait un sacré problème et qu’il devrait cesser d’accuser son « havre de paix ».

Il écouta à nouveau à Lloyd présenter ses excuses malheureux, il s’en voulu de nouveau, peut-être avait-il exagéré ? Il se posait de plus en plus la question. Il se recula et poussa un soupir, peut-être que le grand Irving ne le méritait pas. Il se disait qu’il devrait partir et chercher un autre endroit. Il se sentait coupable.

- Lloyd, je …

Il n’eu pas le temps de terminer sa phrase que le dénommé en question, parlait de partir chez sa grand-mère. Matt eu pour toute réponse : Bouche ouverte – bouche fermée ou autrement appelé « la tête du poisson rouge ». Il n’avait plus la voix. Non… il ne disait pas qu’il le quittait ? Si ? Non il ne pouvait pas faire ça. Il était tellement choqué qu’il le regarda mettre son manteau pour partir et sortir doucement. Non il ne pouvait pas le laisser faire !

Il se rua alors dehors et lui frappa le torse mais avec la force d’une faible femme, il ne voulait pas lui faire de mal mais montrer son désaccord et surtout attirer une réaction chez l’autre homme. Il ne pouvait pas s’en aller comme ça.

- Non tu ne peux pas t’en aller ! Tu ne peux pas me laisser, tu n’as pas le droit ! Et puis c’est trop facile de t’en aller au lieu de discuter, de chercher à comprendre ce qui ne va pas. Non tu t’en vas. C’est trop facile de me dire « C’est de ma faute alors je m’en vais ». Tu ne peux pas me quitter comme ça ! Non je refuse de te laisser faire ça ! Tu n’as pas le droit ! Je ne veux pas que tu partes ! Et encore me laisser ?! Et tes belles paroles tu en fais quoi ?? Tu les envois faire un tour ? Tu dis que tu veux rester prêt de moi et tu t’en vas ! Tu ne peux pas !

Non, non Matthew n’est pas fou, il est en pleine crise de panique. Euh, oui ça fait très féminin. Non il ne voulait pas être « la fille » du couple. Oui, sa vision du couple homosexuel même en faisant partie était très hétérosexuelle fermée. Ou comment expliquer l’attitude du jeune homme face à la situation.

Lloyd avait à peine fait quelque mètre sur le palier de l’immeuble qui desservait les différents logements. S’il le fallait il serait allé chez Mémé Irving, car il à tendance à fuir lors de disputes assez houleuses. L’un de ses gros défauts aussi, la fuite quand les problèmes étaient trop nombreux. Quand il n’arrivait pas à prendre le dessus sur émotions lors de ce genre de disputes, il préférait donc la fuite. Mais il n’en avait pas réellement envie ce coup ci. Car il savait bien que tôt ou tard cela s’arrangerait. Tous les problèmes s’arrangent dans le fond, alors pourquoi les leurs ne prendraient pas le même chemin ?

Il ne fallu donc que quelques secondes avant que Matthew ne rejoigne Lloyd sur le palier du logement commun qu’ils partageaient avec d’autres locataires. Mais son compagnon n’était plus dans son état normal. Il était en proie a une crise de panique comme souvent quand Lloyd partait dans l’idée de s’isoler quelques jours chez sa grand mère. Il n’avait aucunement l’intention de le quitter ni quoi ni qu’est-ce. Il l’aimait trop pour envisager le quitter rien qu’une demie seconde. Mais le voir en mode paniqué un peu à cause de lui n’arrangeait pas son état de culpabilité. C’est alors que, malgré son handicap sentimental comme il l’avait lui-même dit, il l’enlaça. Il chercher à l’enlacer pour le réconforter, le rassurer. Il se fichait même de savoir si on les regardait ou pas.

« Calme toi, calme toi, je ne compte pas de quitter. Rassures toi, jamais je ne te quitterais. Je ne compte pas te laisser seul. »

Lloyd fit alors marche arrière et ne comptait plus aller chez sa grand mère. C’est alors qu’il prit maintenant Matthew par la main et ils rentrèrent vers l’appartement.

«Excuse-moi si tu t’es fait un sang d’encre par ma fuite précipitée. Je voulais prendre du recul sur cette dispute pour essayer de changer mon comportement. Car tu m’as fait réagir. Réagir sur ma façon d’agir car je voyais que je te faisais du mal. Je ne comptais pas te quitter, sincèrement. Je t’aime trop pour te perdre. »

Dans son élan de panique, les paroles de son cher et tendre Matthew l’interpella de nouveau, concernant ses belles paroles.

« Mes belles paroles, les promesses que je t’ai faites, je veux réellement les tenir. Donc je suis toujours prêt à fermer la boutique demain rien que passer une journée avec toi. Dès après-demain, on retourne à la boutique ensemble. Je ne veux plus rester séparé de toi. Je regrette vraiment de t’avoir écarté de la boutique par manque de travail. Je ne pensais vraiment pas tout le mal que cela avait pu te faire. Parce que dans le fond, je t’aime et j’ai besoin de toi. Car vivre sans toi ce n’est plus vivre. Sans toi la vie est amère. »

Une nouvelle fois Lloyd déballait ses sentiments envers Matthew. Comme il venait de lui dire, il tenait tellement à lui que s’ils se séparaient il n’aurait plus le goût à la vie.

Matthew ne l’avouerais jamais mais une de ses plus grande peur étaient que Lloyd le quitte, cela le terrorisait au plus haut point. Depuis qu’ils sortaient ensemble, le brun ne se sentait plus vivre sans l’autre. Malgré leurs disputes, ses provocations, il l’aimait plus que tout et avait l’impression qu’il ne supporterait jamais le départ de l’autre. Il ne savait pas ce qu’il ferait dans un premier temps, sûrement commencer par crier de douleur et ensuite ? Il ferait quoi ? Aller se jeter du haut d’un pont ? C’est bien ça non ? Non aller voir les détraqueurs ! Oui c’est une bonne idée ! Pourquoi pas cette mort là !?

Mais il n’eu pas à penser aussi loin parce que Lloyd l’enlaça bien vite apaisant un peu ses cris et ses coups mais le laissant hoqueter bien qu’aucune larmes ne coulait de ses yeux. Non, de toute façon, il ne pleurait pas, il était un homme et un homme ça ne pleurait pas, il avait beaucoup entendu ça de ses grand-pères. Il ne voulait pas se montrer faible et pleurnichard. Il se voulait fort et dur… Bon c’était un peu raté après sa crise d’angoisse mais soit. Revenons en à : Aucune larmes ne coulait de ses yeux. Il se sentait un peu mieux dans les bras de cet homme qui savait le calmer, le faire sourire, le mettre en colère ou dans un quelconque autre état en quelques secondes. Il se laissa entrainer vers l’appartement sans dire un mot, tentant de se reprendre un peu pour continuer une conversation. Il entendit Lloyd s’excuser de lui avoir fait peur, lui dire qu’il lui avait fait réagir, qu’il ne voyait pas qu’il le faisait souffrir.

- Je ne veux pas que tu partes, pas sur une dispute… Je veux juste exister à tes yeux quelques soit l’occasion et peut importe qui est présent, comprend pourquoi je t’en veux autant pourquoi tu parles d’elle… Ecoute ce que je te dis quand je m’énerve à son sujet et pas qu’une partie… C’est pour ça qu’on en arrive à un point pareil, que l’on se fait la guerre et pourtant je n’en ai point envie. Ce n’est pas ce que je veux pour nous, pour la suite, comme je refuse de finir en couple de routine qui ne se regarde plus.

Il l’écouta répéter qu’il prendrait sa journée demain pour être avec lui. Oh oui cela lui faisait plaisir de pouvoir rester avec lui toute la journée. Mais il n’était pas obligé de fermer la boutique pour ça. Ils pouvaient aller travailler ensemble. Lui c’était la même chose et comme ils n’allaient certainement pas passer la journée au lit à se faire beaucoup de bien puisque Matthew avait peur de ça. Il observa son partenaire avec un petit sourire, il était à peine calmé et tout pouvait repartir pour un rien, dans un sens comme dans l’autre.

- Ou alors, je peux aller à la boutique avec toi demain… A moins que tu penses à quelques choses de précis pour demain dont je ne serais pas au courant. Parce que je ne vois pas trop ce qu’on pourrait faire dans cet appartement.

Il alla s’assoir sur le divan et se mettre autant que possible en position fœtale mais le dos vers l’autre place comme si, quelque part, il attendait qu’on vienne se poser contre lui.

Le calme après la tempête. En effet, le calme revenait après leur dispute qui fut assez houleuse. Lloyd était donc revenu, malgré le fait qu’il n’était pas réellement parti en fin de compte. De toute manière même s’il avait franchi le seuil de chez Mémé Irving, il serait revenu des le lendemain matin. Il n’aurait pas attendu deux ou trois jours comme il l’avait annoncé. Quand Lloyd est énervé et qu’il émet des menaces de ce genre la, généralement il ne les met jamais a exécution. La culpabilité qu’il se ferait s’il arrivait quelque chose de grave. Jamais il ne pourrait s’en remettre. Quoiqu’il arrive, comme le calme était revenu, ils pourraient de nouveau parler calmement. Matthew s’était assis sur le divan, laissant deviner à Lloyd au vue de sa position, qu’il l’attendait auprès de lui. Ce que le jeune homme fit dans l’immédiat, sans perdre un instant. Lloyd était donc normalement assis sur le divan et Matthew assis de façon quasiment perpendiculaire. Position qui pouvait faciliter quelque peu les gestes de tendresse, même si le jeune homme savait son compagnon quelque peu encore en froid avec trop de tendresse. Mais ceci était normal, entre handicapés sentimentaux il faut du temps pour s’y faire. Mais ce qu’appréciait par-dessus tout Lloyd, c’était perdre sa main dans la tignasse de Matthew.

« J’avoue que je comprend que tu veux que j’évite le sujet. Je pense que j’aurais réagi pareil su tu me parlais aussi souvent de ton ex. Donc je ferais l’effort d’éviter ce sujet si périlleux, maintenant que j’en ai conscience. Moi aussi je déteste qu’on se fasse la guerre, qu’on s’entretue comme on le fait. C’est comme si à chaque fois on me plantait un poignard dans le cœur quand on se dispute ainsi. Mais rassures toi, moi non plus je ne veux pas d’un couple entrain a la routine quotidienne. Il faut vraiment qu’on pimente notre vie avant que cela ne soit vraiment trop tard. »

Puis la discussion bifurqua sur la proposition que Lloyd avait émise à l’encontre de Matthew. Soit de fermer boutique toute une journée soit qu’ils se retrouvent de nouveau tout les deux dans la boutique. Après une courte réflexion et d’après ce que Matt venait de dire, peut être était-il plus simple d’aller à la boutique ensemble demain matin.

« Il est vrai que tu à raison, je n’ai pas de grande idée pour demain dans le fond. Il est donc en effet plus judicieux qu’on laisse la boutique ouverte et qu’on y aille ensemble. Si déjà il n’y a pas beaucoup de clients, il ne vaudrait mieux pas en louper après tout. Déjà que les affaires ne sont pas au top en ce moment donc ta proposition est des plus intéressantes. »

En effet, Matthew n’avait pas tort de proposer d’aller directement à la boutique demain. Car en effet, le programme de la journée du lendemain ne serait pas vraiment joyeux. Puis Lloyd, tout comme Matthew, étaient loin d’être prêts pour passer à l’étape supérieure. Lloyd ne l’avait encore jamais fait avec un homme et cela lui faisait aussi quelque peu peur. Il appréhendait même la chose. Donc il était très certain que ce n’est guère lui qui pousserait son homme à passer à l’acte.

Matthew apprécia que son tendre vienne se mettre contre son dos. Il eu un petit sourire se laissant aller. Cette position-ci ne sous-entendait rien pour lui, juste un moment de paix et de relaxation. Il écouta Lloyd dire qu’il comprenait qu’il veuille éviter le sujet Corabelle. Ce qui fit soupire notre brun. Quand est-ce que le noir comprendrait ? L’écoutait-il quand il disait ça ? Il prit une puissante, bruyante et profonde respiration. Il ne voulait pas s’emporter à nouveau surtout pour une chose aussi ridicule. Il sortait tout juste d’une grosse dispute, ce n’était donc pas le moment de remettre le couvert et puis il était bien dans cette position et ne demandait rien de plus. Il cherchait les mots pour expliquer son ressentiment. Il voulait que son amant comprenne que ce n’était pas après elle qu’il en avait. Il s’en fichait un peu d’elle… C’était tout ce qui allait avec qui l’exaspérait au plus haut point. Il ferma les yeux un cours instant cherchant à trouver les mots qui pourrait faire comprendre à l’autre ce qu’il pensait exactement. Ah, comme il aimerait pouvoir transmettre ses pensées à son partenaire. Cela aurait été beaucoup plus simple de pouvoir tout lui expliquer comme ça et sans doute qu’il aurait mieux compris de cette façon. Encore un petit effort, il allait trouver et peut-être tenter d’expliquer une dernière fois ce qu’il pensait exactement de la situation et pas ce que Lloyd semblait interpréter.

- Je n’ai pas l’impression que tu comprennes ce que je veux dire. Corabelle ne me dérange pas en tant que soit. C’est tout ce que tu deviens quand elle a fait acte de présence dans ta journée. C’est parce que comme aujourd’hui, je n’existe plus après. Cela m’interroge… Encore l’exemple aujourd’hui, tu l’as vu, tu rentres et tu me parles d’elle comme si tu m’avais vu au matin, comme si on s’était parler de la journée, hors que c’est la première fois que tu me vois depuis hier. A la limite que ce soit ton ex… Tant que tout prouve que ce soit bel et bien fini entre vous, cela ne me dérange pas… C’est que parfois et même souvent voir quasiment tout le temps j’ai l’impression qu’elle passe avant moi.

Il espérait vraiment que l’autre ait compris ce qu’il tentait de dire depuis un moment déjà, voir carrément depuis le début de leurs relations et comme son amoureux semblait interprété comme de la haine voir de la méfiance face à une ex. Oui, il disait ex car c’est plus court que meilleure amie et c’est aussi une manière d’appuyé sur le sujet que c’est une relation amoureuse terminée et donc il n’y a pas lieu de la faire passé en premier.

Il écouta ensuite le fabriquant dire qu’en effet, c’était plus intelligent qu’ils aillent tout les deux à la boutique le lendemain plutôt que de rester à rien faire. En effet, il valait mieux ne pas rater le peu de monde qui venait mais aussi, il y avait quelques choses à faire, ils pouvaient plus facilement aller chercher un truc à manger et prendre du temps ailleurs, le cadre était différent… De toute façon tout les deux savaient bien qu’ils allaient tourner en rond voir en dispute à force de rester enfermer à ne rien savoir faire. A la boutique, on pouvait ranger, créer, réorganiser, balayer, nettoyer, deux trois petites choses qui n’avait plus été faite depuis quelques temps, cela aurait donc été intéressant de pouvoir le faire et pourquoi pas tenter de garnir la boutique pour la rendre plus attrayante pour les clients, c’était bien non ? Ils pourraient aussi penser à ça demain et en étant dans le lieu de travail cela serait plus facile pour visualiser l’espace.

A force d’écouter Matthew, Lloyd se rendait vraiment compte de son caractère. Lui qui croyais si bien se connaitre, il se trompait sur lui-même. Il est vrai que mettre les choses à plat était plus que bienvenue. Lloyd préférait largement que cela se passe ainsi, dans le calme et presque dans la sérénité. Après la grosse dispute qui venait d’éclater, rien de tel que du calme pour étaler ses sentiments et régler ses comptes, pour de bon, il fallait l’espérer. Il voudrait pouvoir se regarder pour corriger ses erreurs, pour éviter aussi de les reproduire et que tout cela ne recommence. En effet, il avait eu du mal à cerner les propos de son homme qu’il aimait tant. Mais tout était en train de s’éclaircir dans son esprit. Matthew n’en avais pas spécialement contre Corabelle, sa meilleur amie et ex au passage. Mais plus contre Lloyd et sa foutue attitude. Il aurait un fouet ou une matraque il s’en frapperait. Ou alors il faudrait mieux qu’il se frappe mentalement, histoire qu’on ne le prenne pas pour un fou. Lloyd écoutait attentivement Matthew tout en continuant de lui papouiller les cheveux comme il aimait tant le faire. Passer une de ses mains dan son épaisse tignasse était quelque chose de marrant pour lui.

« Alors c’est le fait que je soit totalement hypnotisé par elle qui pose problème ? Je l’avoue, soulever le problème me le fait remarquer. Il est vrai que quand je parle de Corabelle je n’ai d’yeux que pour elle, à ton détriment. Donc maintenant je ferais plus attention quand j’évoquerais ce sujet la. Elle est mon passé, tu es mon présent et mon futur. Je dois faire passer mon présent avant mon passé, puisque le passé, c’est le passé. »

Lloyd avait une vision des choses très imagée. En effet, il fonctionnait beaucoup au « visuel » si on pouvait dire la chose de la sorte. Il fallait qu’il trouve toujours une comparaison a ce qu’il pensait, ce qu’il faisait, enfin bref, à ce qu’il était en général. Il fallait donc faire passer son présent et son avenir avant son passé, puisque celui-ci n’était plus, il avait fuit dans les entrailles du temps.

« Le passé a prit la fuite dans les entrailles du temps. Mon présent, c’est bel et bien toi et surtout, tu es mon avenir ! Je veux créer mon avenir avec toi. Non pas mon avenir mais notre avenir. Je veux réellement changer mon comportement et je t’autorise même à me gifler si celui-ci reprend le dessus. Comme ca, au moins tu seras clair et moi je comprendrais mon erreur. »

Lloyd instaura un petit silence après ces belles paroles qu’il venait de déclarer à l’homme de sa vie qu’était Matthew. Car Lloyd le pensait sincèrement et réellement, il voulait aller le plus loin possible avec le jeune homme. Quitte à terminer sa vie avec lui. Le chemin allait être tortueux, semé d’embuches mais Lloyd voulait y croire.

« Alors donc pour demain on fait quoi du coup ? Journée en tête à tête ou à la boutique à travailler comme de faux forcenés ? »

Matthew appréciait que Lloyd lui caresse les cheveux comme ça. Cela le calmait et il fallait avouer lui donnait envie de dormir. Il laissa d’ailleurs échapper un bâillement prenant bien soin de mettre sa main devant sa bouche. Encore un peu et il se laisserait aller et s’endormirais sur l’homme derrière lui. Il se sentait bien comme ça et il semblait que son amant commençait à accepter et écouter ce qu’il disait réellement. Enfin ! Une belle avancée pour le brun qui commençait à se demander si c’était lui qui était dingue ou si l’autre était vraiment stupide. Il en avait assez de tourner en rond et se demandait quelle solution choisir. Cela le soulageait, il se laissa un peu plus aller contre l’autre prouvant ainsi son bien être. C’était plus agréable pour une discutions et si tout avait commencé comme ça ? Cela n’aurait pas été plus simple ? La tension ne serait jamais montée et jamais le fabriquant n’aurait parlé, souhaité partir. Pourquoi fallait-il toujours que le couple se prenne la tête ? Pourquoi devaient-ils toujours en arriver là ? Le dernier Thompson se posait la question, se demandant qui ou quoi était la source du problème.

- Oui c’est ça… Tu sais, elle n’as pas l’air méchante et je veux bien la rencontrer… Je ne te demande pas non plus que tu n’ais plus contact avec elle, je vois comme elle est importante pour toi… Je crois maintenant que tu as compris que je demandais à ne pas passer après elle. Je n’ai pas le choix de laisser passer les autres avant moi en publique parce que c’est ce qui est décidé. Cela peut paraître égoïste mais je n’y peux rien c’est comme ça.

Il se frotta un peu contre le torse de son amoureux comme pour prouver son affection. Il ne disait pas « combien il aimait l’autre », il préférait le montrer. Il aimait parler de son ressenti mais pas de ses sentiments ce qui était assez était assez spécial dans un sens. Il avait du mal à avouer qu’il était amoureux, c’était avouer son coté homosexuel en même temps.

Il écouta Lloyd s’excuser et dire qu’il l’autoriserait à le gifler, oui mais Matthew ne le ferait jamais. Il ne saurait pas le frapper, pas fort en tout cas, il ne se sentait pas capable de lui faire du mal. Il se crispa un peu à cette idée, il ne saurait pas, il se sentait déjà mal à l’idée et il s’en voulait déjà de lui avoir fait peut-être mal.

- Mais je ne pourrais pas te frapper, je m’en veux déjà pour tout à l’heure. J’ai paniqué, j’en suis désolé. Et je veux que toi tu me le dises si tu as quelques choses à me reprocher. Parce qu’il n’y a pas que toi qui doit se remettre en question et qui a des défauts à tenter de corriger d’accord ? Moi aussi je veux nous donner une chance. Je suis bien là.

Il l’écouta demander ce qu’il ferait le lendemain au final. Il haussa les épaules. D’une manière ou d’une autre c’était pareil.

- Dans un sens on peut-être à deux et profiter. Il y a la salle de repos dans la boutique que l’on peut squatter en attendant et puis elle a besoin d’un petit coup de propre non ? Ici, il n’y a plus rien à faire, je pense non ?

Il se redressa un peu pour faire craquer son dos et puis se remis contre son torse pour profiter de cet instant presque magique.

C’était à se demander si cette dispute n’était pas finalement bien tombée pour notre jeune couple d’amoureux introvertis. Il était vrai qu’il était assez marrant de les voir. On dirait qu’ils jouent à « je t’aime moi non plus » ou au chat et à la souris. Cela était dans le fond assez mignon à regarder quand même. Deux jeunes gens qui savent dans le fond ce qu’ils sont, bisexuel pour Lloyd, mais qui ont relativement peur d’aller plus loin, de s’engager dans une relation à deux cent pourcents. Un jour cela viendra, mais il faut laisser le temps au temps pour nos deux jeunes tourtereaux. Après tout il y avait tellement de manières à roucouler que l’on avait le choix. Leur choix à eux ? On ne déballe pas trop ses sentiments car nous sommes introvertis sentimentaux. Mais nous aimons bien nous câliner, nous papouiller et nous faire des petits bisous a droite a gauche. Pour le moment Lloyd n’avait rien à redire de cette façon de vivre leur couple. Cela lui suffisait amplement. N’étant jamais passé à l’étape supérieure avec un homme, il appréhendait beaucoup d’y arriver un jour. Il n’était donc pas pressé, mais pas pressé du tout. Cette relation platonique quelque peu améliorée mais pas trop était l’idéal. Puis Matthew parla de Corabelle, comme quoi celle-ci n’avait pas l’air méchante. Il était même prêt à la rencontrer un jour. Lloyd esquissa un sourire. Il était aux anges, mais il fallait qu’il fasse l’effort de reparler d’elle en évinçant Matt. Sinon il ferait encore une fois rater cette réconciliation qui était si belle, si agréable.

« Si ton choix est d’un jour de la rencontrer pourquoi pas. Mais je ne veux aucunement te forcer la main ni quoi que ce soit. Ça me ferait plaisir, très plaisir. Cette décision te reviendra à cent pour cent, car je ne veux pas t’évincer… mon cœur. Mais sache une chose. Maintenant, quand nous sommes que tout les deux, tu es ma priorité. Mon unique priorité. Toi, toi et seulement toi. Personne d’autre. »

Nos deux jeunes amoureux étaient toujours assis sur le canapé, serrés l’un contre l’autre. Lloyd adorait quand Matt se frottait à lui. Il aimait le sentir prés de lui. Il se découvrait un goût de plus en, plus accru pour le tactile. Sentir Matt, son odeur, sa présence toute proche de lui.

« Puis ce n’est pas égoïste tu sais, en public on doit tellement se cacher que c’est tout à fait normal. Normal que tu veuilles uniquement de moi a cent pour cent. Je serais uniquement tient dans ces moments la. Rien que pour toi et toi seul. »

Quand Lloyd avait évoqué le fait de le gifler quand il faisait ses erreurs, cela avait l’air de remuer son cher et tendre Matt. C’est alors qu’il lui répondit :

« Tout a l’heure ? Frappé ? Mais tu m’as à peine chatouillé mon poussin. Puis ne t’en veux pas d’avoir paniqué, c’est normal. J’y suis allé fort quand même quand j’ai pété mon câble en disant que je partais chez mémé Irving. Puis si j’avais une seule chose à dire sur ton caractère, c’est d’essayer de t’énerver moins rapidement. Mais dans le fond, c’est presque que j’aimerais ce défaut. C’est me montrer que dans un sens, c’est que tu tiens à moi, et ca me fait tout du bien à l’intérieur. Quitte à paraître fou, oui je sais, mais c’est presque que j’aimerais ça. Mais bon on va éviter de se taper dessus non ? »

Concernant le programme du lendemain, ils iraient donc tout les deux à la boutique tel un patron et son employé.

« Hum, allons à la boutique alors. J’ai même une idée ! Si on jouait à un jeu ! Je joue le patron et toi l’employé modèle ? Non non non ! Attends j’ai mieux, si c’était toi qui t’amusait à jouer au patron et moi l’employé modèle ? »

Lloyd ria de son ânerie. Il jugeait l’atmosphère assez détendue pour sortir ses vannes à six gallions trois noises.

Apparemment, la proposition qu’il venait de faire avait beaucoup plus à Lloyd, il était content de lui avoir fait plaisir, de le voir si heureux de cette proposition. Alors soit, il accepterait de rencontrer cette jeune fille si cela pouvait emmener son homme au paradis. Il ferait tout pour lui faire plaisir et lui attirer des sourires comme il venait de le faire. Le noir semblait hésiter quand au fait qu’il voulait réellement aller voir la demoiselle. Il sourit et se laissa faire, il reviendrait su le sujet une autre fois, il ne voulait pas trop que ça tourne encore au vinaigre. Il remarquait que son amant devenait plus câlin et plus tactile. Cela lui faisait un peu peur dans un sens, il ne voulait pas que quelques choses en direction d’une relation sexuelle, il ne se sentait pas prêt mais alors pas prêt du tout. Il ferma les yeux priant tout ce en quoi il croyait qu’il se trompait sur la suite des possibles évènements sinon cela finirait encore sûrement en bataille. Il n’avait pas envie d’une nouvelle dispute et préféra se mordre l’intérieur des joues pour ne rien dire. Il se laissa faire, il appréciait les tendresses mais avait peur de la tournure que cela pourrait prendre. Il le rassura sur le fait qu’il était égoïste et que c’était normal. Il eu un petit sourire en appréciant qu’il soit aussi doux. Toutefois, il se tracassait un peu de ces petits mots doux, il avait peur qu’il en demande plus et ne savait que dire et que penser. Il tenta de se laisser aller et d’oublier pour penser à autre choses avant de paniquer. Il l’écouta dire qu’il ne lui avait pas fait mal. Cela lui fit sourire aussi. Tant mieux alors, il se sentait bien. Et puis il l’écouta divaguer sur le boulot et cette histoire d’employé-patron. Quoi ? Il ne comprenait soudainement rien sur ce qui se passait là. Il poussa un petit grognement parce qu’en plus Lloyd semblait s’excité tout seul. Il décida de mettre le holà.

- Tout doux… tu vas me donner le mal de mer, je suis contre toi… Et puis si simplement on faisait tout d’un commun accord, c’est mieux. Tu sais bien que je n’aime pas trop ce genre de jeu… j’ai toujours l’impression que ça implique quelque chose. On peut éviter d’en parler s’il te plait ? Je serais plus à l’aise et j’ai envie de profiter de cette soirée et de rien d’autre… J’ai prévu un repas rapide pour qu’on puisse être ensemble… il y a deux-trois film bien. Ca te va comme programme ? On peut même cuisiner ensemble si tu veux ? Ce serait chouette non ? Pates au scampis et épinard ? Ca te va comme repas ?

Il était clair et net que Matthew était limite terrifié parce l’idée d’une relation sexuelle avec son amour. Pas qu’il ne l’aimait pas, mais il avait peur d’avoir mal, de se disputer sur qui aurait le dessus aussi, de faire mal, que ça se passe mal, qu’il s’aperçoive qu’il n’aime pas ça ou alors que ce soit Lloyd dans ce cas. Il y avait pensé de la journée. Et chaque fois les mêmes peurs revenaient. Il ne voulait pas que cette relation se termine surtout à cause d’une histoire de sexe. Fallait-il prévoir une nouvelle crise de panique si jamais le sujet passait trop près de la chose ? Oui, certainement.

Lloyd avait retrouvé calme et sérénité. C’était très apaisant de retrouver un couple très calme et relativement soudé. Le jeune homme avait tenté d’être un peu plus proche de son compagnon mais celui-ci paraissait quelque peu gêné. Ce qui ne choqua pas vraiment Lloyd, car il le savait assez réserver sur ses sentiments. D’habitude, il en était de même pour lui, mais il tentait de faire quelques efforts pour être plus démonstratif. Il fallait avouer qu’il pouvait faire penser qu’il cherchait à aller plus loin, avoir une relation plus intime. Or ce n’était pas son but ultime. Bien au contraire. Il n’avait encore jamais eu de relation sexuelle avec un homme et ceci était un voyage vers l’inconnu pour lui. Et l’inconnu, Lloyd avait encore du mal avec ceci. C’est pour cela qu’il senti un léger malaise s’installer entre eux. Puis il lui avait aussi proposé un jeu qui pouvait paraitre tordu, ça il était encore prêt à l’avouer. Très discret habituellement, il dévoilait son caractère quelque peu plus farfelu. Puis il reprit le chemin de la discussion entamée précédemment par une assez grosse dispute.

« Tout faire d’un commun accord ? J’accepte bien entendu. J’étais aussi en train de pensé que c’est peut être le fait qu’on est notre boutique qui me soit un peu monté à la tête. Car en tant que gérant, peut être que ma fonction m’est un peu trop montée à la tête. Mais dans le fond, c’est notre boutique. Car je te considère comme associé. Je te l’admets, sur les papiers ce n’est rien d’officiel, mais entre nous, tu es comme un associé à part entière. »

En disant à Matt que Lloyd le considérait comme un associé, il voulait lui montrer encore plus qu’il avait entièrement confiance en lui, qu’il tenait à lui. Mais Lloyd voulait soulever un autre petit détail qui le tracassait et qu’il venait de remarquer. En espérant que cela ne dégénère pas une nouvelle fois, mais rien de grave selon lui. Tant qu’ils étaient à mettre les choses à plat, autant en profiter après tout.

« Avant de manger, dit moi, je voudrais juste qu’on parle d’un petit détail qui me tracasse. Je t’ai un peu senti gêné tantôt quand j’essayais d’être un peu plus démonstratif. Tant que nous en sommes à mette les choses à plat, j’aimerais juste soulever ça. Et après on ira manger tes pâtes aux scampis et épinards que tu réussi si bien. Ca me donne déjà faim tout ça. Puis le programme de la soirée me correspond tout aussi bien. Rien de mieux que de paresser devant un bon film. Puis j’adorerais vraiment qu’on cuisine ensemble. »

Le jeune homme appréciait par-dessus tout cuisiner avec son cher et tendre. Rien de mieux que deux hommes aux fourneaux. Faire des choses ensemble leur permettraient donc de se rapprocher un peu, de bavarder de tout et de rien, de ce qu’ils avaient envie. Mais il fit un bref interlude à ce programme pour en revenir au sujet assez périlleux.

« Je pense que ce qui te gêne c’est l’idée d’aller plus loin dans notre relation si tu vois ce que je veux dire. Pour être franc, les relations sexuelles avec les hommes, je n’ai jamais tenté. Et crois moi ça me fait vraiment très peur. C’est une chose qui ne m’intéresse surtout pas. Un jour peut être mais actuellement non. Ce n’est pas ce que je recherche. En tout cas j’espère vraiment que j’ai pu te rassurer, surtout si c’est ce qui te faisait si peur. Jamais je ne te demanderais d’aller plus loin, car moi-même j’en ai plus que peur. »

Lloyd espérait que son discours quelque peu gênant sur les relations sexuelles entre homme n’allait pas le faire paniquer. Il tentait surtout et avant tout de le rassurer.

Il écouta Lloyd lui dire qu’il le considérait comme un associé à part entière. Il sourit, il aimait bien entendre ça. Ce qui était dommage cela n’était pas sur les papiers et cela ne pouvait pas l’être. Il ferma les yeux trouvant que la vie était injuste. Pourquoi ne sont-ils pas nés à une autre époque ? Là ou les amours homosexuelles sont reconnue et accepté ? Là ou on accepte plus facilement tous ceux qui ne sont pas des sang-purs ou blanc ?  Il ferma les yeux tentant de profiter cet instant de bonheur, il se sentait si bien là dans ses bras à l’entendre dire qu’il le considérait comme son égal, il se frotta un peu plus dans ses bras. Il passerait bien ses soirées comme ça, dans ses bras à discuter, à partager des mots doux. Et puis il lui annonça qu’il avait parlé d’un autre détail avant de préparer le repas. Ce qui laissa une boule d’anticipation dans la gorge du jeune homme. De quoi voulait-il parler ? Pourquoi avant et pas après ? Il se sentait un peu tendu tout d’un coup d’ailleurs, il se redressa pour se remettre un peu plus en face.

Il l’écouta commencer par dire que le programme de la soirée lui plaisait bien et puis il parlait de relation sexuelle avec lui avant d’entendre la suite, il s’était levé en moins de temps qu’il ne le fallait pour dire « ouf » il était débout à le regarder terrifié comme si l’autre avait dit qu’il comptait lui sauter dessus avec ou sans son accord. Oui, la réaction paraissait exagérée mais  Matthew était paniqué, on avait raconté qu’après on ne savait plus s’assoir tellement cela faisait mal.

Finalement, il arriva à entendre que son amant non plus ne voulait pas. Non arriver à entendre était bien le terme correspondant au vu de la panique du jeune homme face à la possibilité d’une relation sexuelle homosexuelle. Il avait entendu des horreurs dessus, comme quoi on ne pouvait voir son partenaire, la moins pire, comme quoi ce n’était bon que pour l’autre, comme quoi c’était toujours le plus faible qui prenait et il avait l’impression d’être le plus faible malgré le fait qu’il ne voulait pas se rôle. Il n’avait pas eu l’occasion de discuter avec des personnes ayant déjà eu des relations sexuelles masculines. Sinon il aurait su que cela ne faisait pas si mal que ça, au pire c’était juste un petit pincement, au début cela pouvait peut-être être un peu encombrant. Il aurait sans doute su aussi qu’on pouvait voir l’autre et qu’il n’y avait pas forcement de dominant dans l’histoire que cela pouvait être chacun son tour. Il aurait su tout ça, il aurait peut-être été moins terrifié par le fait de passer à l’acte.

Il fini par aller s’assoir la tête basse, se rendant compte qu’il avait sans doute réagit un peu violement, il alla prendre les mains de son tout tendre avec beaucoup de douceur, la mine tellement désolée, il s’en voulait d’avoir fuit comme ça. On aurait presque pu croire qu’il était phobique de ce genre d’attente. Paradoxale pour un bisexuel.

- Je suis vraiment désolé, je crois que j’ai un sérieux problème avec ça. Peut-être que je devrais me faire aider non ? Pourtant j’aime quand tu me touches… mais je suis mort de peur d’aller plus loin. A la limite de la phobie… On m’a dit tellement d’horreur sur ce qui pouvait se passer, sur les sensations pendant et après. Et je me sens pas du tout prêt… Et puis j’ai jamais fait ça… Autant je peux me venter par rapport aux filles, autant avec les hommes… Je ne t’avais jamais dit tout ça… parce que j’ai l’impression d’être stupide ….

Il soupira cela lui faisait du bien de se dévoiler et de lui parler de tout ça. Il n’avait jamais rien dit à personne de tout ça.

Aborder les relations sexuelles dans leur couple avait quelque peu refroidi Matthew et l’avait fait paniquer. Mais Lloyd voulait être clair vis-à-vis de Matthew. Car cela était quelque chose d’assez tabou dans leur relation, leur couple. Lloyd comprenait totalement la réaction de Matt qui fut surpris quand il aborda le sujet. Le jeune brun aux cheveux courts n’aimait pas aussi ce genre de relations sexuelles entre homme. Il avait entendu certaines choses qui lui faisaient peur, qui l’inquiétait, qui l’angoissait. Ils avaient tout les deux ce pont commun alors, ce qui rassurait Lloyd. Car il n’était pas du tout prêt à aller plus loin aussi. Matthew s’excusait d’avoir un problème avec cette idée. Le jeune homme continua donc de le rassurer :

« Écoute, j’avais besoin d’en parler. Donc ne t’excuses pas d’en avoir peur. Moi aussi j’en ai peur. Pas besoin de se faire aider, ne t’inquiète pas. Je suis mort de trouille aussi à l’idée d’aller plus loin, l’acte sexuel ne m’enchantes vraiment pas. Je suis comme toi, tout ceci m’apeure. »

Puis il parla de ses relations avec les filles. De nouveau un point commun entre nos deux jeunes gens, ils pouvaient se vanter de leur relation avec les filles, mais entre hommes, ils en étaient totalement apeurés. Dès qu’ils abordaient le sujet, cela valait un beau petit élan de panique. Mais au moins, il fallait mieux paniquer une bonne fois pour toute et mettre les choses au plat que de rester sur un non dit. Rien de mieux que de clarifier les choses avant que ce tabou ne se transforme en forteresse insaisissable. Mais son cher et tendre se sentait coupable et stupide d’avoir paniqué. Stupide de lui avoir avoué qu’il était plus à l’aise avec les filles dans les relations sexuelles qu’avec les hommes. Lloyd n’en pensait pas moins, du moins dans ses relations intimes.

« Mais ne te sent pas stupide de m’avouer ça, d’en avoir peur. Pour tout t’avouer, moi aussi je me sens plus à l’aise avec les filles dans les relations plutôt intimes. Mais je me sens tellement mieux avec les hommes, avec toi. Je ne ressens pas le besoin à l’heure actuelle d’avoir des relations plus poussées pour le moment. Donc rassures toi et cela ne sert à rien de paniquer. Je t’aime et t’aimerais toujours, quoiqu’il arrive. Même si nous n’allons pas plus loin physiquement dans notre relation. »

Lloyd apprécia donc que son cher et tendre Matt se dévoile un peu. Quoiqu’il n soi, le fameux sujet que le jeune homme voulait tant mettre sur la table pouvait être clos. Le jeune homme commença à avoir vraiment faim, c’est pour cela qu’il reprit la proposition de Matt concernant le repas.

« Bon, si on allait préparer le repas de ce soir ? J’ai vraiment envie qu’on cuisine ensemble, il y avait longtemps que l’on à pas fait ça. J’aime la cuisine à quatre mains. C’est toujours plus agréable. »

Nos deux tourtereaux prirent alors maintenant le chemin de la cuisine pour s’y afférer et passer une soirée agréable entre amoureux.