Le petit garçon contemplait sa chambre d'un air las et fatigué. Une nouvelle fois, il y avait été consigné. Selon les dires d'un de ses camarades, il avait, avec uniquement la force de son esprit, allumé un petit feu dans la forêt. Mais c'était insensé, bien évidemment. Personne n'était capable d'une telle chose, et le jeune Tom Riddle en était bien conscient. Son camarade l'avait accusé parce qu'il ne l'aimait pas, point barre. Quant au feu, il y avait une explication sensée : les étincelles d'un autre feu s'étaient sûrement rallumées juste au moment du passage des enfants. Évidemment, on l'avait accusé lui car il était le plus étrange d'entre eux, le plus discret, le plus silencieux, le plus calme, mais aussi le plus malin, le plus rusé. Il était vrai, et même Tom devait l'avouer, que des choses parfois inexplicables se produisaient à l'orphelinat, mais il ne pouvait pas en être à l'origine, lui qui n'était personne, lui qu'on avait abandonné le jour de sa naissance à la porte de cette vieille et sinistre bâtisse, lui l'orphelin.
Tandis qu'il errait en pleine forêt, seul, la nuit s'abattant autour de lui, le garçon contemplait les environs, aux aguets. Il avait entendu un petit bruit, et il ne bougeait plus, souhaitant au plus vite mettre la main sur l'animal. Il avait entendu un murmure, mais il savait que ce n'était pas humain, ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler un serpent. Oui, Tom avait bien changé. Il savait maintenant, il savait qu'il était spécial, qu'il était extraordinaire, qu'il était capable de faire ou d'entendre des choses que les autres enfants ne pouvaient même pas imaginer, même dans leurs rêves les plus fous. Ces capacités – il ne savait pas comment les nommer – faisaient de lui un être unique, exceptionnel. Loin de l'effrayer, il s'en servait dès qu'il en avait l'envie. Bien sûr il ne les maîtrisait pas parfaitement, mais peu lui importait, ses aptitudes étaient toujours présentes quand il s'agissait de se venger, ou de faire des petits actes fâcheux mais insignifiants, comme voler un bibelot ou verrouiller une porte sans en avoir la clé. Dès le moment où il s'est rendu compte que c'était bel et bien lui qui était responsable des événements étranges se produisant à l'orphelinat, Tom en a fait une force, un moyen d'être intouchable, il n'en fut pas le moins du monde effrayé, au contraire, ce fut comme si sa véritable nature s'était enfin révélée à lui, tapie dans l'ombre auparavant. Il ne savait toujours pas qui il était, ni d'où il venait, et encore moins ce qu'il allait devenir, mais il était quelqu'un désormais.
«
Tu peux faire des choses, n'est-ce pas Tom ? Des choses que les autres enfants ne peuvent pas faire. » Cet homme à la barbe blanche savait, il avait tout compris et il allait enfin pouvoir lui expliquer qui il était. Mais Tom se méfiait, il n'avait jamais reçu la moindre visite ici, il n'avait jamais reçu la moindre attention, et voilà que ce vieil homme avait la prétention de lui dire qui il était, qui il était censé devenir. Que pouvait-il bien en savoir ? Tom hésitait à se confier à lui, et s'il le prenait pour un fou ? Le garçon observa plus attentivement Albus Dumbledore. Il avait une allure étrange. Grand et mince, les cheveux et la barbe argentés, son regard semblait pétillant et pénétrant. Tom savait aussi que s'il ne parlait pas, il resterait encore ici et il n'avait qu'une envie : partir pour ne plus jamais revenir, tirer un trait sur cet endroit qu'il détestait tant. Jugeant finalement son interlocuteur digne de confiance, le garçon se mit à parler : «
J'arrive à déplacer des objets sans les toucher. Les animaux font ce que je veux sans que j'aie besoin de les dresser. Je peux attirer des ennuis aux gens qui sont méchants avec moi. Leur faire du mal. » Puis l'homme se présenta, il était Directeur d'une école pour sorciers. Un sorcier ? Il aurait du y penser, même si cela lui aurait paru impossible et insensé. Mais l'homme réalisa très vite que le garçon était déjà convaincu, comme s'il l'avait toujours su. Tout prenait un sens. Mais qu'allait-il alors devenir ? Y avait-il beaucoup d'autres enfants comme lui ? Serait-il accepté ? Tom se posait toutes ces questions, tandis que l'homme l'invitait à venir étudier à Poudlard dès la rentrée. Et s'il n'avait pas envie d'apprendre à maîtriser sa magie, d'apprendre à la contenir ? Et s'il n'avait pas envie de voir se pavaner des professeurs prétendant tout savoir, et lui imposant leur autorité ? Malgré tout, Tom n'avait pas d'autre choix, il ne voulait pas périr ici. Alors, dans un dernier élan de sincérité, avant que l'homme s'en aille, il lui demanda : «
Je sais parler aux serpents aussi. Ils viennent me voir et me murmurent des choses. C'est normal pour quelqu'un comme moi ? ». L'homme ne lui répondit pas.
Envoyé dans la maison de Serpentard, le Choixpeau n'eut aucune hésitation, il avait tout de suite perçu l'ambition du garçon, qui ne faisait qu’accroître de jour en jour. Sans doute avait-il également discerné la ruse dont Tom savait faire preuve quand il voulait quelque chose, et qu'il l'obtenait toujours. A Poudlard, le garçon se fit discret et observateur, il paraissait réservé mais il n'était pas timide, il parlait quand c'était nécessaire. Mais la plupart du temps, il réfléchissait en silence, il n'avait aucune envie de s'ouvrir aux autres, peut-être n'avait-il pas envie d'être vulnérable et faible. C'est ainsi que se déroulèrent ses premières années au château : discret mais efficace, parfois désagréable mais parfois charmeur et flatteur, bon élève sans pour autant en faire trop. S'il avait peu d'amis au château, il pouvait se vanter d'être bien vu de ses professeurs, à qui il aimait tout particulièrement plaire, non pas pour obtenir de bonnes notes, mais pour se faire bien voir, au cas où un jour il aurait besoin de l'aide d'un d'entre eux. Très imbu de lui-même, Tom demandait rarement de l'aide aux autres et se suffisait à lui-même, mais conserver les apparences pourrait un jour lui servir, il en était persuadé.
Le jeune homme ne pouvait également s'empêcher de se questionner sur son père. Qui était-il ? Pourquoi les avait-il lâchement abandonnés ? Déterminé à en savoir plus sur ses origines, il entreprit des recherches assidues à la bibliothèque, mais après des mois sans aucune réponse, il dut se rendre à l'évidence : son père ne pouvait être un sorcier. Il était alors né moldu. A cette pensée, le garçon eut un haut-le-cœur suivi d'une atroce envie d'hurler sa rage. Du sang moldu coulait dans ses veines, et cette idée le dégoûtait. Dès son arrivée au château, il avait détesté l'idée de devoir cohabiter avec des moldus, selon lui, ceux-ci n'étaient pas aptes à étudier la magie, il n'y avait rien de spécial en eux, Tom en avait été témoin à l'orphelinat, ils n'étaient que des parasites souillant le noble sang pur des familles les plus respectables. Il se fit la promesse, un jour, de retrouver son père, et de lui faire payer toutes ses souffrances ainsi que la mort de sa mère. D'ailleurs, depuis ce jour, il compte bien abandonner le nom de son père, ce nom indigne qu'il haïssait tant.
Ses recherches l’amenèrent également à faire une découverte intéressante. En observant plus attentivement l'arbre généalogique de sa mère, Tom s'arrêta sur un nom qu'il connaissait bien : se savoir être un héritier de Salazar Serpentard fut une grande fierté pour le jeune homme, ce fut comme une consolation après les découvertes qu'il avait faites sur son père. Ainsi il mit tout son cœur à entreprendre d'autres recherches, il voulait en savoir plus sur le fondateur de sa maison, il voulait se sentir proche de lui. C'est alors qu'il découvrit l'existence d'une Chambre des secrets, créée il y a des siècles par Serpentard lui-même, et qui, selon la légende, renfermait un monstre. Il n'en fallut pas plus à Tom pour piquer intensément sa curiosité. Le jeune homme, jour et nuit, ne pensait plus qu'à cette mystérieuse Chambre, il était persuadé qu'elle était bien réelle et il comptait bien la trouver, il le sentait, c'était sa destinée. Il n'avait aucune idée de ce qu'il y trouverait mais il se sentait en confiance, comme si Serpentard lui-même lui murmurait à l'oreille que tout irait bien. Après des mois intenses de recherches, il en découvrit enfin l'entrée, dans les toilettes des filles. A peine trois jours plus tard, il commit l'irréparable, son premier meurtre. Il ne fut pas réellement de sa main, mais c'était tout comme. Tom, grâce à sa capacité à parler aux serpents, n'eut aucun mal à apprivoiser le serpent géant qui habitait la Chambre. Là encore, il y vit un signe, car d'après ce qu'il savait, ce don était très rare, et si jusqu'à présent il n'avait pas compris pourquoi il l'avait reçu, maintenant il savait. Alors il ordonna au serpent de tuer une née moldue, une insignifiante pleurnicharde que le garçon avait toujours méprisé. Après le meurtre, curieusement, il se sentit vivant, utile à la communauté magique. Les nés moldus étaient des abominations, et il était bien déterminé à les tuer jusqu'au dernier, quelles qu'en soient les conséquences ou le prix à payer.
Le meurtre de Mimi, dès la découverte du corps, devint très vite un véritable scandale. Un bon nombre de sorciers furent choqués et peinés, même si la plupart d'entre eux se moquaient de Mimi en son vivant. Apparemment, ils se sentaient en sécurité à Poudlard, ils ne pensaient pas qu'une telle chose pourrait arriver. Mais Tom en riait en silence, qu'ils étaient naïfs et dupes. Très vite, il se rendit compte que, pour se protéger, il allait devoir faire accuser un autre élève. Il mit alors le grappin sur le demi-géant Rubeus Hagrid, qui avait toujours été fasciné par les monstres. Il fut donc facile à Tom de faire accuser le garçon. Bien évidemment, lui-même n'était pas dupe, et il avait bien remarqué que les élèves parlaient entre eux, un bon nombre était persuadé qu'Hagrid n'était pas capable d'une telle atrocité. Ils avaient raison bien sûr, mais peu importait à Tom, l'important était de se protéger lui. Et il savait qu'on ne l'accuserait pas, lui, l'élève modèle, calme et posé. S'ils savaient qui il était réellement, s'ils savaient quelles étaient ses intentions, s'ils savaient à quel point ses idées étaient noires.
L'été qui suivit, Tom, pour la première fois depuis le début de sa scolarité, ne resta pas au château. Il avait une importante affaire à régler : il devait retrouver son père, il devait retrouver cet homme qui l'avait abandonné, il voulait lui faire face, lui montrer qui il était devenu par sa faute. Le retrouver ne fut pas chose facile mais, à force de torturer quelques moldus par ci par là, Tom dénicha enfin une adresse. Il entra chez lui par effraction le lendemain soir, et l'attendit. Une heure plus tard, l'homme apparu. Leur ressemblance déconcerta le jeune homme, ils avaient les mêmes yeux bleus et le même sourire en coin. Leur face à face fut court, car Tom avait du mal à regarder cet étranger, il eut tout juste le temps de lui déverser à la figure qui il était puis il usa du sortilège de mort sur sa personne. Il ne fut traversé d'aucun remord, il venait enfin de commettre un meurtre de sa propre baguette, mais il n'aurait jamais la mort de son père sur la conscience, car cet homme n'était personne pour lui, il n'était finalement que le meurtrier de sa mère et le fait de le tuer le soulagea, le rendit heureux comme il ne l'avait jamais été. Enfin, il avait eut sa revanche. Quant à sa conscience, celle-ci l'avait déserté depuis déjà un bon nombre d'années.
De retour à Poudlard, le garçon se sentait en paix avec lui-même, il avait fait ce qu'il devait être fait, il en était persuadé. Bien sur, il garda ses pensées pour lui et ne parla jamais à personne de ce qu'il avait fait durant cet été là. De toute façon, il n'avait personne à qui se confier, aucun ami véritable. Il n'en ressentait pas le besoin, et il savait qu'à Poudlard, personne ne lui arrivait à la cheville. Il deviendrait un jour un sorcier très puissant, et personne ne l'en empêcherait.
Un jour, tandis qu'il effectuait des recherches dans la Réserve de la bibliothèque, le garçon fut passionné par un livre qu'il avait malencontreusement fait tomber par inadvertance. Il n'en comprenait pas tout son contenu, et il décida alors d'interroger le professeur Slughorn, le seul professeur apte à lui répondre, Tom le savait. Il lui faudrait agir avec intelligence, et ne pas montrer à son professeur ses véritables intentions, il lui faudrait jouer la carte de l'indifférence, alors qu'au plus profond de lui-même, son cœur battrait la chamade. Slughorn se laissa facilement berner, et Tom obtint ses informations. Un horcruxe lui permettrait de vivre éternellement, car en en créant un, il enfermerait une partie de son âme dans un objet et ainsi, il ne pourrait pas mourir avant que toutes les parties de son âme soient détruites. Toutes ? Oui, Tom l'avait vite compris : un seul horcruxe ne serait pas suffisant, il lui en fallait plus, pour sa sécurité. Totalement obnubilé par cette idée, le garçon consacra le reste de sa scolarité à collecter des informations sur les horcruxes, en oubliant tout le reste. Il ne vivait plus que pour son nouvel objectif : tromper la mort.
A sa sortie de Poudlard, étrangement, il se sentit un peu perdu. Où pouvait-il bien aller ? Il n'en avait aucune idée. Poudlard avait toujours été son « chez lui », le seul endroit où il ait été heureux, le seul endroit où il se sentait à sa place. Ainsi quémanda-t-il un poste de professeur, mais on le lui refusa. Quelle humiliation pour le garçon qui était pourtant persuadé que la réponse serait positive. Il ne comprenait pas ce refus, il avait toujours été loyal envers cette école, même si bien sur il ne l'avait pas été envers ses élèves. Il lui fallait avancer mais il savait qu'il aurait toujours ce refus quelque part en lui, il s'était senti trahi et une certaine amertume envers cet école, qui lui avait pourtant donné un toit et l'avait ainsi recueilli, naquit en lui. Il dut alors se résigner à prendre un poste de simple employé sur l'Allée des embrumes, mais il voulait plus, bien plus. Le monde le comprendrait un jour, tous les sorciers auraient un jour peur de lui, tous les sorciers auraient un jour peur de prononcer son nom, ce n'était qu'une question de temps.
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Sujet: + only I can live forever (tom) 
Mer 25 Sep - 18:10
AVATAR : l'orgasmique Daniel Sharman. CRÉDIT : tumblr, la vie. AUTRE CHOSE ? je vous aime déjà 
